Que sont devenues les valeurs du temps passé,

Là où l’entraide ne faisait que s’imposer ?

Le noble esprit paysan d’antan, plein d’allant, 

Etait permanent lors des travaux dans les champs.

 

Hommes de la terre, ils travaillaient fort chaque jour,

Ils mutualisaient leurs forces avec amour.

Par leur travail, ils façonnaient le paysage,

Ils aimaient contempler la Creuse et ses rivages.

Le paysan pouvait connaître la misère,

Mais il était à l’unisson avec ses frères.

Ainsi s’atténuait, un peu, sa pauvreté

Par l’existence de la solidarité.

 

Leurs visages étaient ridés par un dur labeur,

Mais leurs mains déformées n’étaient pas sans valeur.

En toute saison, ils travaillaient dès l’aurore

Et ne rentraient qu’au soleil couchant couleur or.

 

Ils engendraient partout la vie à pleines mains,

Ils labouraient, semaient, binaient avec entrain.

Leurs nobles compagnons étaient chevaux, vaches ou bœufs.

Ils marchaient sans cesse pour accomplir leurs vœux.

 

La terre donnait ses fruits comme récompense

Et le paysan la travaillait sans outrance.

Terre et paysans donnaient le meilleur d’eux-mêmes.

Le respect était là pour éviter l’extrême.

 

Jadis, les fenaisons, moissons et les batteuses

Étaient des périodes pénibles mais aussi heureuses

Car elles constituaient des moment très rassembleurs

Autour d’un repas auquel on faisait honneur.

 

Ô chers paysans d’antan, vos vignes ne sont plus !

Vos superbes potagers ont aussi disparu,

Vos bords de Creuse se heurtent à de nombreuses friches,

Ici et là, d’un passé, plus rien ne s’affiche.

 

Nous n’entendons plus les pas de vos bêtes de trait ;

Ils rythmaient bien chaque saison. C’était un fait !

Je garde en moi l’odeur de la corne brûlant

Sous le fer chaud, outil du maréchal-ferrant.

 

Maurice Rollinat ! tu aimais le terroir

Creusois. Ta poésie le faisait bien voir,

Tu savais décrire parfaitement sa vie.

Alors, les artistes peintres peignaient ta poésie.

 

Ô ! mes chers parents, vous tous paysans d’hier,

Que votre existence soit en moi, j’en suis fier !

Vous êtes la très belle image de mon enfance,

Je garde de vous un monde plein d’élégance.

 

Ô chers aïeux ! Nobles défricheurs, il m’arrive de boire un verre de vin « Noha » en votre honneur. Je pense souvent fortement à vous. Cela peut me rendre joyeux mais aussi amer, triste, mélancolique. Vous êtes omniprésents dans mes rêves, vos âmes demeurent en moi et me poussent parfois au bord des larmes. Chers aïeux, je puis vous dire que je serai toujours présent, jusqu’à mon dernier souffle pour vous rendre l’hommage que vous méritez. Parmi celles et ceux qui aiment à rappeler qui vous étiez, je ne puis que me référer à notre grand Victor Hugo, à l’un des quatrains de son magnifique et poignant poème « Ultima Verba » :

 

« Si l’on n’est plus que mille, eh bien, j’en suis ! Si même

Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;

S’il en demeure dix, je serai le dixième ;

Et s’il en reste qu’un, je serai celui-là ! »

 

Oui, je serai celui-là pour rappeler qui vous étiez ! Gloire à vous tous mes chers aïeux !

 

Daniel ALLIGNET

21 octobre 2015.

 

” Il arrive parfois que mon esprit me fasse revivre avec exaltation quelques instants provenant de la meilleure part de mon enfance. C’est-à-dire celle passée près de mes parents, au sein de leur petite ferme dans les années 1950, à Montcocu, commune de Baraize (Indre). Cette ferme se composait de sept vaches, dix moutons, deux chèvres, deux bœufs et, un peu plus tard, de deux chevaux. En ce temps là, les paysans de mon village étaient nombreux et faisaient montre de solidarité. Ils se rendaient mutuellement des services. Ils vivaient, comme leurs ascendants, les joies et les servitudes du monde dans lequel ils étaient nés.”

 

Mairie de cuzion

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